"TIME IS WHAT I'M WASTING" Par Highet
- Ryann
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Le dernier single des Highet, “Time is What I’m Wasting”, s’impose comme une entrée captivante sur la scène indie-pop contemporaine, mêlant une écriture introspective à un univers sonore relaxant et immersif. Dès les premières notes, la chanson s’affirme comme une ballade douce et facile à écouter, explorant le thème universel de l’attente patiente pour une connexion significative. Cette thématique, à la fois subtile et profonde, reflète la tension tranquille et la douce anticipation inhérentes aux relations où le temps, les circonstances ou la maturité émotionnelle jouent un rôle central. La musique invite l’auditeur à ralentir, à se laisser porter par le rythme et la mélodie, et à se plonger dans les nuances de l’intimité émotionnelle. Ce n’est pas un morceau qui cherche à captiver par l’exubérance ou le spectacle, mais par la richesse de ses textures et la sincérité de sa démarche artistique.
Au cœur de la chanson se trouvent les voix des Highet, qui se distinguent par leur chaleur apaisante et leur profondeur émotionnelle. L’interprétation vocale équilibre subtilement retenue et expressivité, véhiculant avec justesse le thème intime de la chanson. Chaque phrase est mesurée, et pourtant chaque note est chargée d’un léger désir, reflétant le sentiment d’attente et de désir évoqué par les paroles. Loin d’une démonstration de virtuosité vocale, la performance est un exercice de sincérité et d’émotion, qui renforce le caractère immersif du morceau. Les voix constituent l’ancrage émotionnel, permettant aux instruments de se déployer progressivement autour d’elles, et créant un dialogue subtil entre narration et atmosphère. À une époque où les productions trop lisses prédominent, la retenue et l’authenticité des Highet offrent une véritable proximité avec l’auditeur.
La dimension instrumentale de “Time is What I’m Wasting” est tout aussi marquante, portée par des couches de guitares riches et harmonisées qui apportent profondeur et ambiance. La guitare forme l’épine dorsale du morceau, assurant à la fois un élan rythmique et des nuances mélodiques, et créant une qualité presque hypnotique qui renforce les thèmes introspectifs. Ces textures stratifiées rappellent l’indie-pop guitare classique, tout en s’inscrivant dans une approche contemporaine, mêlant chaleur acoustique et touches électroniques discrètes. La production atteint un équilibre précis entre clarté et ampleur : chaque arpège, chaque résonance harmonique est placé avec soin, offrant un paysage sonore à la fois intime et cinématographique. L’effet général est captivant : l’auditeur peut se perdre dans le flux de l’arrangement, qu’il se concentre sur les paroles, les interactions instrumentales ou les espaces créés entre eux.
Sur le plan stylistique, Highet occupe une place qui touche un large éventail de sensibilités indie-pop modernes. “Time is What I’m Wasting” navigue avec aisance entre les genres, intégrant des éléments de downtempo, de chillwave et de croisements acoustiques/électroniques, tout en maintenant une identité artistique cohérente. Le morceau s’intègre naturellement dans des playlists mettant l’accent sur la détente et la réflexion, offrant à l’auditeur un moment à la fois mélodique et émotionnellement riche. Mais malgré son adéquation à ces contextes, la chanson ne semble jamais formatée ou artificielle : elle reflète une véritable voix artistique. L’attention portée aux détails de l’arrangement, le rythme réfléchi et l’interaction harmonique entre voix et instrumentation transmettent un sens d’expérience vécue et d’intention musicale. Dans un paysage musical saturé de tendances éphémères, “Time is What I’m Wasting” se démarque par son approche intemporelle, tant dans le récit que dans la conception sonore.
Au-delà de la chanson elle-même, l’histoire de Highet enrichit l’expérience d’écoute et lui donne une profondeur supplémentaire. Highet est un duo père-fils, Nikolas et Thomas Erl, qui collaborent pour écrire et produire des chansons contemporaines avec des musiciens de studio professionnels à Vancouver, au Canada. Leur démarche créative met l’accent sur l’authenticité, le savoir-faire et le lien à la narration et au lieu. Le nom du groupe, inspiré de Highet Creek dans le nord du Yukon, évoque un sens de l’héritage et de l’exploration : un ruisseau sinueux, témoin de décennies de travail familial à la recherche d’or. Ce contexte historique et personnel se ressent subtilement dans la musique, ajoutant une couche narrative supplémentaire au morceau. On perçoit que Highet ne se limite pas à un projet de studio, mais qu’il incarne une véritable collaboration intergénérationnelle, nourrie par un héritage musical et une expérience de vie partagée.
“Time is What I’m Wasting” se distingue également par son engagement envers l’authenticité créative. Le duo précise que toute leur musique est 100 % originale et qu’aucune intelligence artificielle n’est utilisée dans la composition ou la production. Cette approche se traduit directement dans l’écoute : chaque élément sonore possède une qualité organique et tactile, qu’il s’agisse des tonalités nuancées des guitares, de l’harmonie vocale ou des respirations de la production. Tout semble soigneusement réfléchi, mais jamais forcé, créant un espace où l’auditeur peut pleinement s’engager dans le contenu lyrique et instrumental. Le thème de la patience et de la recherche d’une connexion significative se reflète dans le soin apporté à la composition et à la production, renforçant l’impact émotionnel du morceau.
“Time is What I’m Wasting” confirme Highet comme un groupe capable de marier introspection, sophistication instrumentale et accessibilité émotionnelle. Le morceau illustre parfaitement comment l’indie-pop, la chillwave et les textures acoustiques/électroniques peuvent converger pour produire une musique contemporaine et intemporelle, intime mais expansive. La collaboration père-fils apporte une authenticité et une profondeur rares, enrichissant le morceau d’un héritage personnel et d’une intention artistique manifeste. Grâce à sa production immersive, son travail de guitare expressif et ses voix touchantes, “Time is What I’m Wasting” offre une expérience d’écoute réfléchie, apaisante et profondément satisfaisante. Pour ceux qui recherchent une musique favorisant la contemplation et la connexion émotionnelle, Highet propose un morceau qui persiste dans l’esprit de l’auditeur bien après la dernière note, témoignant de la puissance durable d’une écriture sincère et réfléchie.
En définitive, “Time is What I’m Wasting” dépasse le simple cadre d’un single : il affirme l’identité artistique de Highet. Le duo a créé une œuvre à la fois riche sur le plan sonore, émotionnellement captivante et conceptuellement cohérente, démontrant sa capacité à produire une musique qui touche par ses émotions, son atmosphère et sa sincérité. Du rythme hypnotique aux guitares stratifiées, en passant par la douceur vocale, chaque élément concourt à un voyage émotionnel homogène. Le morceau rappelle la beauté de la patience, de la réflexion et de la quête tranquille de connexions humaines significatives. Avec cette sortie, Highet s’impose comme un groupe capable de créer une musique sophistiquée, accessible et profondément émouvante, annonçant d’autres réalisations musicales prometteuses dans les années à venir.
Écrit par Ryann









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