"FUCKING AROUND" Par Franxie

Avec "Fucking Around," Franxie fait une entrée remarquée sur la scène alt-folk australienne. Derrière ce titre cru et désarmant se cache une chanson d’une sincérité rare, à la fois fragile et résolue. Sorti le 17 octobre 2025, ce premier single marque le véritable début d’un parcours artistique personnel — une renaissance après des années de silence créatif. Minimaliste dans sa forme, mais d’une puissance émotionnelle brute, "Fucking Around" résonne comme une confession mise en musique, un exorcisme doux-amer entre regrets et délivrance.

Dès les premières notes, la voix de Franxie s’impose : voilée, vulnérable, habitée. Elle chante comme on respire après une longue apnée. Sur un tapis de guitares étouffées, presque chuchotées, ses mots se posent sans artifice, avec la clarté d’une blessure encore vive. Le morceau parle de temps perdu, d’erreurs répétées, de cette habitude qu’on a de saboter ce qui pourrait nous sauver. Mais au cœur de cette lucidité douloureuse, il y a une lueur — celle du mouvement, de la reprise en main, du courage discret qu’il faut pour recommencer à créer.

« This song is about procrastination, wrong turns, and breaking what was already broken just to breathe again... », explique-t-elle. Cette phrase, presque un manifeste, résume toute l’essence de "Fucking Around." Le morceau n’est pas seulement une chanson : c’est un geste. L’acte d’écrire, d’enregistrer et de publier cette œuvre par elle-même représente pour Franxie une victoire intime, la preuve qu’elle peut, enfin, avancer seule. On sent dans chaque note cette conquête silencieuse, ce souffle nouveau. C’est le son d’une artiste qui se reconstruit en public — avec pudeur, mais sans détour.

"Fucking Around" trouve son équilibre entre dépouillement et tension. Les guitares rythmiques, sèches et obstinées, tracent la route, tandis que la voix, fragile et ferme à la fois, explore les zones d’ombre du doute et de la mélancolie. La production reste volontairement sobre, laissant chaque respiration exister, chaque hésitation résonner. C’est dans cette simplicité que naît la beauté du morceau : rien n’est surjoué, tout est vécu. On pense à des artistes comme Sharon Van Etten, Angus & Julia Stone, ou Phoebe Bridgers — des voix qui transforment la vulnérabilité en force poétique.

Originaire de Wollongong, sur la côte australienne, Franxie s’inscrit dans une lignée de songwriters introspectifs pour qui la musique sert autant à dire qu’à guérir. Ses chansons, oscillant entre ballades acoustiques et confessions rythmiques, explorent la frontière entre douleur et apaisement. Elle écrit pour comprendre, chante pour libérer. Sa folk, à la fois intime et nerveuse, évoque les émotions retenues, celles qu’on cache sous le silence du quotidien. Chez elle, les cicatrices deviennent mélodies, les doutes deviennent refrains.

"Fucking Around" est ainsi plus qu’un début : c’est une déclaration d’existence. Une promesse de sincérité, une première pierre posée sur le chemin d’une carrière qui s’annonce honnête et habitée. En osant la transparence, Franxie touche à l’universel. Son single parle à tous ceux qui ont connu l’immobilité, la peur de ne pas être à la hauteur, et ce moment où l’on décide enfin d’essayer quand même. Entre douceur et rage, entre résignation et renaissance, Franxie offre une chanson comme une main tendue — fragile, vraie, profondément humaine.

Écrit par Ryann