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"I'LL BE FINE" Par Jax Fleming

  • Ryann
  • il y a 23 minutes
  • 4 min de lecture
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Sur son premier EP "I’ll Be Fine", Jax Fleming réalise ce que beaucoup d’auteurs-compositeurs émergents tentent, mais que peu réussissent véritablement : transformer le chaos de l’âge adulte — les cœurs brisés, l’épuisement émotionnel, les insomnies, l’incertitude — en un document musical cohérent qui se ressent comme profondément personnel et immédiatement accessible. L’EP tisse vulnérabilité et énergie brute à travers six titres qui fonctionnent presque comme des pages d’un journal intime. Et c’est exactement ce qu’il est : Fleming décrit ces chansons comme son « journal en six morceaux », écrites au fil de deux années de croissance intense et enregistrées sur un an et demi de travail minutieux.


Mais ce qui rend ce disque captivant, ce n’est pas seulement le contenu émotionnel, c’est aussi la maîtrise musicale. Fleming, en collaboration étroite avec le producteur Wes, a co-écrit chaque morceau tout en jouant lui-même la majorité des instruments : guitare, batterie, basse, piano, synthé, percussions et bien sûr les voix. Cette approche fait de "I’ll Be Fine" un objet tangible et authentique. Rien ici ne semble fabriqué en usine ; tout est empreint d’humanité, de respiration, de petites imperfections et de vérité. L’EP vit dans l’espace où le rock indépendant rencontre la confession intime, où l’anxiété trouve sa mélodie, et où les frontières entre autodestruction et découverte de soi se brouillent délicieusement.


L’EP s’ouvre avec Superficial, qui fixe immédiatement la température émotionnelle du projet. Fleming n’y perd pas de temps pour dévoiler ses émotions, abordant la vacuité des relations superficielles et des situations que l’on tolère malgré elles. Sa voix est à la fois tendue et urgente, mêlant frustration et résignation. Musicalement, le morceau repose sur des lignes de guitare nettes et une tension rythmique qui reflète parfaitement le propos : chaque son semble retenu, comme quelqu’un qui retient son souffle pendant une conversation qu’il connaît trop bien. Le refrain, accrocheur et poignant, transforme l’émotion complexe en mélodie que l’on peut chanter, crier ou pleurer.


Le morceau-titre, "I’ll Be Fine", constitue le cœur émotionnel de l’EP. Là où les précédents titres explorent des circonstances externes, cette chanson se tourne vers l’intérieur. Fleming y confronte l’incertitude et la vulnérabilité, entre espoir et doute, avec un chant qui oscille entre fragilité et force. Les arrangements — piano subtil, guitares émotionnelles et nappes de synthé enveloppantes — créent une atmosphère cinématique. La chanson n’est pas une déclaration de triomphe, mais un mantra de résilience, une promesse douce de se relever malgré tout.



Macie introduit une teinte plus douce et introspective. Qu’il s’agisse d’une personne, d’un moment ou d’un symbole, la chanson semble être un souvenir que Fleming n’est pas prêt à laisser partir. La production mêle guitares rêveuses et synthés flottants, créant une brume nostalgique. Le chant, plus tendre et chaleureux, évoque une nostalgie douce-amère, comme si l’artiste naviguait entre distance et attachement. C’est un moment clé de l’EP, montrant que le monde de Fleming ne se limite pas à la douleur, mais comprend aussi la mémoire et la connexion.


3am est le morceau des crises nocturnes, celui où l’EP se plonge dans la confession brute et l’anxiété éveillée. Il capture parfaitement ces heures où le sommeil refuse de venir et où l’esprit s’emballe : pensées envahissantes, doutes, analyse excessive et solitude écrasante. Les instruments créent cette tension intérieure : batterie comme un cœur qui bat, guitares scintillantes et synthés sous-jacents comme le bourdonnement d’une lampe de rue dans la nuit. Le chant tremble entre épuisement et intensité, rendant la chanson vivante, immédiate, comme si elle était capturée en temps réel.


Après ce tumulte, Twilight apporte une atmosphère plus flottante et contemplative. Là où 3am est anxieux et décousu, Twilight offre un sentiment de calme et de lumière douce. Les guitares aériennes et les synthés enveloppants évoquent l’espace entre la nuit et l’aube, et le chant rêveur de Fleming apporte une qualité presque cinématographique. Les paroles suggèrent l’acceptation : non pas le bonheur pur, mais la compréhension. C’est un moment de respiration essentiel dans l’EP, où les émotions commencent à se stabiliser.

Enfin, HiLo conclut l’EP avec un regard sur l’ensemble du parcours émotionnel. Fleming y examine les hauts et les bas qu’il a traversés, les acceptant comme partie intégrante de son histoire. L’arrangement est dynamique et complet : guitares plus riches, percussions plus affirmées, voix plus assurée. Le morceau ne termine pas sur un triomphe ni sur un désespoir, mais sur un réalisme apaisé : je grandis, j’apprends, et j’irai bien, finalement. C’est une conclusion parfaitement cohérente pour un EP profondément humain et intime.


À travers ces six titres, "I’ll Be Fine" révèle l’authenticité et la maturité artistique de Jax Fleming. Chaque chanson est une pièce d’un puzzle émotionnel complexe, et l’ensemble crée un voyage immersif à travers anxiété, nostalgie, espoir et acceptation. Ce n’est pas seulement un EP ; c’est un journal mis en musique, une expérience sensible et profondément connectée à l’auditeur.


Jax Fleming est un chanteur et auteur-compositeur originaire des environs ruraux de Henderson, Kentucky. Inspiré par une performance de 30 Seconds to Mars adolescente, il s’est lancé dans la musique avec passion. Ancien leader d’Atlas of the Dogs, il a joué sur des scènes importantes du sud de l’Indiana, dont le Ford Center et le Victory Theatre. Aujourd’hui, sous son nom propre, il crée un rock indépendant émotionnel et cinématique. Son premier EP "I’ll Be Fine" condense deux années de vie personnelle en six morceaux intimes et interprétés par lui-même. Honnête, vulnérable et authentique, Jax Fleming transforme son journal en mélodies que l’auditeur peut ressentir.



Écrit par Ryann

 
 
 

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