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"OH,CROTCH ROCKET" Par Steve. Lieberman

  • Ryann
  • 6 oct.
  • 3 min de lecture
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Certains artistes s’assagissent avec l’âge. Steve Lieberman, alias The Gangsta Rabbi, n’en fait pas partie. Avec son nouveau single "Crotch Rocket," extrait de l’album Suicide Shift 50/88 Opus 23, il relâche une nouvelle déflagration sonore : une explosion de ce qu’il appelle lui-même la « militia punk fusion » — un mélange agressif de punk bruitiste, de métal industriel et de percussions au rythme militaire. Le résultat est sans concession, brutal, viscéral. C’est une tempête de décibels qui bouscule l’auditeur tout en révélant, sous la surface, une sincérité désarmante. À l’heure où la musique est souvent calibrée pour plaire aux algorithmes, Lieberman continue de livrer un art brut, sans filtre ni artifice.


Suicide Shift 50/88 Opus 23 poursuit une aventure musicale entamée il y a plus d’un demi-siècle. Depuis cinquante ans, Steve Lieberman construit une œuvre unique, monumentale et obstinée, à la frontière entre la provocation et la thérapie. "Crotch Rocket" en est la parfaite synthèse : trois minutes d’énergie pure, condensées en une charge punk dont le titre évoque à la fois la vitesse, la révolte et la crise de la cinquantaine. Pourtant, loin d’être une plaisanterie ou une parodie, le morceau se révèle profondément sincère. Derrière le bruit se cache un cri d’humanité : celui d’un artiste qui lutte contre la maladie, la fatigue et le silence. Atteint de leucémie, Lieberman compose et enregistre chaque fois que son état le lui permet. Cette urgence vitale se ressent à chaque seconde du morceau — c’est le son d’un combat.


"Crotch Rocket" reste fidèle à l’univers abrasif du Gangsta Rabbi, tout en repoussant encore les limites du supportable. Les guitares rugissent comme des moteurs d’avion en surchauffe, les percussions martèlent avec une rigueur quasi militaire, et la basse gronde comme une machine enrayée. Ce chaos sonore n’est pas un accident : il est construit, pensé comme une architecture d’énergie brute. Lieberman n’adoucit rien, ne cherche pas la mélodie facile — il assemble ses sons comme des blocs d’émotion, en défiant les règles de l’harmonie traditionnelle. Sous la surface de ce tumulte, une logique se dessine : celle d’un cœur battant à toute allure, refusant de s’éteindre.


"Crotch Rocket " exprime la rébellion sous forme de mouvement. Le titre devient une métaphore : la moto, la vitesse, la fuite en avant — autant d’images de vitalité et d’urgence. C’est un morceau sur le besoin viscéral de continuer à avancer, même lorsque le corps et la vie ralentissent. Cette tension entre force et fragilité, entre survie et effondrement, constitue la matière première du travail de Lieberman. Là où d’autres artistes auraient choisi la nostalgie ou la résignation, lui répond par le bruit — un bruit plein de rage, mais aussi de lucidité. C’est la catharsis transformée en art.



Ce qui rend "Crotch Rocket" si singulier, c’est son absence totale de compromis. Lieberman a développé au fil des décennies une esthétique qui n’appartient qu’à lui — un langage musical mêlant la discipline du soldat, l’insolence du punk et la densité du métal expérimental. Derrière la provocation se cache une honnêteté rare : celle d’un homme qui transforme sa vie, ses crises et sa douleur en son. Chaque morceau est un fragment d’existence, un témoignage sans fard. Là où la plupart cherchent à plaire, Lieberman cherche simplement à dire. Et c’est précisément ce qui rend sa musique si humaine.


En définitive, "Crotch Rocket" n’est pas seulement une chanson : c’est une déclaration. C’est le manifeste sonore d’un artiste qui refuse la disparition, qui répond au silence par la fureur créative. Dans le fracas de ses guitares et le martèlement de ses rythmes, on entend l’écho d’une résistance — celle d’un homme qui transforme la douleur en mouvement, la crise en art. Ce n’est pas de la musique à écouter distraitement : c’est une expérience à vivre, une décharge d’énergie brute, sans maquillage. "Crotch Rocket," c’est le punk dans ce qu’il a de plus vrai : bruyant, chaotique, mais vivant.



Écrit par Ryann

 
 
 

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